Va chier, phobophobie!
Source : Pixabay
Selon le Gouvernement du Québec, 9% de la population souffre d’une phobie spécifique. Donc si t’as une phobie de quoi que ce soit, ben t’es chanceux… ça a l’air!
Ça fait que bravo pour ton accomplissement de faire partie d’une minorité de la population qui a la chienne pour fuck all. 👏 👏 👏
C’est chiant de vivre avec des phobies, peu importe laquelle. C’est de la câlisse de marde sale, très molle, collante et odorante. Tu le sais que c’est cave, mais c’est plus fort que ta raison.
Pis l’osti de phobophobie du tabarnak, c’est la peur d’avoir peur. Ça fait que…
…si t’as plusieurs phobies, ben là t’as peur d’avoir peur de tes peurs. Party!
Résultat : t’évites en continu et tu n’arrives jamais à vaincre tes peurs.
C’est aussi plaisant que de respirer avec passion l’odeur de jus de moufette imprégnée sur du long poil de chien mouillé en pleine canicule. 🙃
DANS L’CUL, LES PHOBIES!!!!! DANS L’CUUUUUUUUL!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Comment devenir phobophoBe comme un.e pro?
Selon Passeport Santé, tu peux développer la phobophobie grâce à :
Une expérience traumatisante;
L’éducation et l’influence parentale;
Le patrimoine génétique;
Etc.
Pour ma part, je te dirais que c’est un amalgame de tous ces éléments.
Des expériences traumatisantes
Alors jeune enfant de 6 ans, je commençais déjà à présenter des réactions de peur envers certains éléments de la vie, p. ex. les hauteurs, les insectes, les monsieurs barbus aux voix graves, etc.
Au lieu de me rassurer et de m’aider à passer au travers de ces peurs, on invalidait mes réactions en se moquant de moi.
Source : Imgflip
Je me souviens d’une fois en première année du primaire dans le cours d’éducation physique, aka le pire cours pour une petite artiste en devenir qui a peur de tout et qui déteste les sports d’équipe.
Tu te rappelles, quand on devais faire des parcours dans le gymnase?
Il y avait toujours une esti de tabarnak de section où on devait traverser un module de barres de singe, comme ça :
Source : Artimex Sport
Ben ce jour là, j’ai figé.
Je n’arrivais pas à avancer pour traverser, parce que du haut de mes trois pommes et demi, c’était trop haut et ça m’étourdissait.
Au lieu de m’aider à vaincre ma peur, la professeure trop sympathique (not) a cessé l’activité pour que TOUS LES AUTRES P’TITS CRISS D’ENFANTS s’assoient devant moi et me regardent capoter en riant de moi.
Quand même la professeure incite les autres enfants à rire de toi alors que tu pleures et que t’as peur, ça ne te donne pas envie d’aimer l’éducation physique.
Ça ne te donne pas non plus envie de tenter de vaincre ta peur. Plutôt, ça donne envie d’aller se cacher, de ne plus jamais traverser quoi que ce soit en hauteur, et de ne pas montrer ses peurs en public.
Déjà que je n’avais pas beaucoup d’amis et qu’on m’intimidait sans cesse, disons que cette situation n’a pas aidé à me faire des amis. Personne ne voulait se tenir avec la petite peureuse maigrichonne hypersensible.
Bref, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Une éducation parentale instable et contradictoire
Je n’irai pas trop dans les détails à propos de ma famille, par PEUR de répercussion à leur égard. (Tsé!)
Ce que je peux dire, c’est que d’une part, je vivais de la violence psychologique. D’autre part, je vivais de la surprotection, clairement en réaction à cette violence, pour tenter de réduire les dommages sur ma petite personne en développement.
Si j’exprimais une peur, soit on riait de moi, soit on m’invalidait et me traitait de noms signifiants que j’étais une petite faiblesse. On me poussait la face directement dans la peur, sans avertissement, ou on me faisait sentir cheap d’avoir la chienne pour quelque chose de niaiseux.
En parallèle, mon hypersensibilité ressentait l’anxiété et la peur de l’autre parent face à la violence et certains éléments de la vie, venant valider ma peur, voire même l’amplifier.
En grandissant, j’ai appris à éviter ce qui me fait peur pour ne pas subir les répercussions honteuses en public, et pour réussir à me faire des amis.
Le patrimoine génétique
En grandissant et en suranalysant ma famille, je me suis rendue compte que mes deux parents vivaient de l’anxiété, chacun à leur façon, l’une plus violente et l’autre plus évitante.
Ensuite, j’ai réalisé qu’une de mes grands-mères était comme moi, avec une forte hypersensibilité et une peur de tout et de rien.
Puis, j’ai compris que plusieurs personnes de ma famille éloignée vivaient aussi de l’anxiété généralisée au quotidien, tous ayant trouvés des moyens plus ou moins sains de réguler leurs ressentis : drogues, alcool, hyperphagie, autosabotage, violence, etc.
J’ai aussi remarqué que ces personnes anxieuses étaient aussi jugées et ridiculisées par ceux de la famille qui ne comprennent pas ces réactions extrêmes à des situations pourtant anodines.
Bref, pour devenir phobophobe, ça prend au départ une prédisposition génétique, une accumulation d’événements pas cool, une invalidation des ressentis et des réactions, ou au contraire, une surprotection et une amplification des peurs par des proches de confiance.
Comment vaincre la phobophobie une fois qu’elle a scrapée ta vie à l’aube de tes 40 ans?
EUL SAIS-TU MOÉ CRISS! 😭😭😭
Plus sérieusement, c’est en thérapie qu’on peut s’en sortir.
Pour ma part, je suis déjà suivie pour d’autres troubles, donc je n’ai ni le temps ni l’énergie d’entamer une seconde thérapie.
Par contre, dès que j’aurai terminé ma thérapie actuelle, je veux mettre le focus sur mes bâtards de phobies du démon.
En attendant, j’ai fait ma petite recherche pour trouver des organismes qui peuvent aider les gens dans ma situation.
Je les partage avec toi, car si tu t’es rendu jusqu’ici dans ta lecture, peut-être que tu aimerais toi aussi t’en sortir.
Organismes québécois pour vaincre ses phobies
Phobies-Zéro : « un organisme communautaire à but non lucratif reconnu au niveau national par le ministère de la Santé et des Services sociaux. »
Neuroperforma : « le chef de file au Québec pour l’entraînement du cerveau à l’aide de la dernière génération d’équipement de Neurofeedback à 19 électrodes. »
Écoute Entraide : Organisme offrant gratuitement une ligne d’écoute, des groupes d’entraide, des formations et des ateliers, disponible partout au Québec.
Solutions Hypnose Québec : Regroupement de cliniques spécialisées en hypnose thérapeutique offrant ses services en personne dans plusieurs villes du Québec, ainsi que par vidéoconférence.
Et toi, souffres-tu ou as-tu déjà souffert de phobophobie? Si oui, quels sont tes trucs pour apaiser tes crises? As-tu déjà utilisé l’un des services des organismes listés ci-dessus?
Laisses-moi savoir dans les commentaires, qu’on s’entraide entre peureux!
Cheers!